Toutes les personnes prises en charge au Centre Primo Levi ont vu et enduré des violences innommables, des brutalités et barbaries dans leur pays d’origine et au cours de leur périple migratoire. Toutes souffrent de traumatismes psychiques et physiques profonds liés à ces parcours marqués par la violence, les pertes, les deuils impossibles à faire, les ruptures, qui sont aggravés par la dégradation des conditions d’accueil.
La crise sanitaire liée au Covid-19 a non seulement fortement fragilisé ces personnes sur le plan psychique, mais elle a aussi significativement accentué des situations de précarité préexistantes (difficultés d’accès à un toit, absence de ressources, non accès aux droits, etc.). Certaines personnes qui arrivaient à se maintenir tant bien que mal, ont touché le fond.
« Je vois de plus en plus de familles qui dorment dehors et les familles que nous avons récemment accueillies au centre de soins sont dans des situations de très grande précarité. Les associations de soutien social sont à bout de souffle. L’épidémie de Covid-19 et la dématérialisation des démarches ont aggravé une situation qui se dégradait déjà. Les personnes bénéficiant du statut de réfugié sont aussi concernées » explique une des assistantes sociales du Centre Primo Levi.
Beaucoup de nos patients n’arrivent plus à se nourrir, ni à nourrir leurs enfants régulièrement au quotidien. Un nombre grandissant d’entre eux dépendent exclusivement des dispositifs d’aide alimentaire mis en place par les associations qui peinent à faire face à une demande grandissante suite à ces deux années de crise sanitaire et au contexte inflationniste actuel.
Ces situations de très grande précarité et de privation alimentaire quotidienne ont des effets très délétères sur des personnes déjà fragilisées. Elles prolongent ou aggravent les souffrances physiques et psychiques, renforcent le sentiment de honte, d’exclusion voire d’inexistence sociale et de désaffiliation.
Cette précarisation fragilise notamment les familles déjà mises à mal par le vécu traumatique et l’exil, car elle vient renforcer le sentiment d’incapacité ou d’impuissance parentale – à protéger, à nourrir leurs enfants et à décider pour leur offrir le meilleur. Pour en savoir plus, découvrez l’histoire de Madame M.
Dans ce contexte de plus en plus difficile et anxiogène, votre soutien est primordial pour nous permettre d’aider ces personnes à tenir dans la durée face au dénuement, à l’isolement, à l’insécurité et à l’attente d’un statut protecteur qui semble infinie.
Pour ce faire, l’accueil bienveillant, l’écoute attentive, la pluridisciplinarité, le respect de la langue d’origine de chacun, la régularité et durée des suivis, l’ouverture vers des activités créatives ou des espaces collectifs sont autant de ressources mobilisées au Centre Primo Levi pour soutenir ces adultes et ces enfants et les accompagner sur le chemin d’un mieux-être.
Merci par avance pour vos contributions qui sont essentielles pour leur redonner l’espoir d’un avenir et soutenir leur incroyable force de vie malgré le vécu traumatique et l’accumulation massive de difficultés.
Votre soutien est primordial pour nous permettre d’aider ces personnes à tenir dans la durée face au dénuement, à l’isolement, à l’insécurité et à l’attente d’un statut protecteur qui semble infinie.
Hélène Bonvalot
Directrice générale