Quelque chose là s’est enfuie
Vous ignorez quoi
Vous ignorerez toujours
C’est ainsi que la chose est belle
Incertaine et vivace
Cette incertitude crasse qui appelle
Cette crainte lancinante
Qui serre vos viscères et se moque de vous
Les dents presque hagardes
Jaunes à force de vie
Asséchées et gâtées
S’ils savaient
S’ils savaient
L’errance, les flottements
Les rêveries, la violence
Au noir des chemins détournés
Inhospitaliers et dangereux
Puis le sous-bois
Paisible bienheureux
Un splendide mirage
D’être enfin deux
Mais si nous savions
Pourquoi l’histoire
Alors pourquoi
La terreur du temps présent
L’écrasement de l’effacement
Nous, le peuple
Au milieu de ce rien
Aux relents d’absurdie
S’ils savaient
Et nous ne savons pas
Car l’homme qui rentre
A déjà oublié
L’homme s’efface
Pour mourir glorieusement
Sur des montagnes de poussière
Emprisonné par ses ordures
« Gloire à ».
Elise Plessis, assistante sociale