Le 12 février marque la Journée internationale des enfants soldats. Cette date célèbre le jour anniversaire du Protocole facultatif à la Convention des droits de l’enfant relative à l’implication des enfants dans les conflits armés, adoptée par les Nations Unies le 12 février 2002. C’est l’occasion dans de nombreux pays de faire le point sur l’enrôlement des enfants dans les forces armées, véritable fléau qui concernerait plus de 300 000 enfants à travers le monde, notamment dans les conflits actuels en Syrie et en République centrafricaine.
Le Centre Primo Levi, qui a pour mission l’accueil et le soin des personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France, a reçu, à différents périodes, des anciens enfants soldats qui ont réussi à fuir leur pays. Particulièrement vulnérables, souvent arrivés seuls en France, ces jeunes ont eu accès à des soins psychiques et médicaux qui leur ont permis, petit à petit, de se reconstruire et de se réapproprier leur destin. Mais ces prises en charge sont extrêmement rares. Sur le terrain, notamment en Afrique, des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) se mettent en place dans les zones de post-conflit. Mais en France, très peu de structures peuvent apporter un suivi psychologique aux jeunes victimes quand elles sont réfugiées sur notre sol. « Il est important que des journées comme la journée des enfants soldats soient célébrées pour sensibiliser l’opinion publique aux ravages de la guerre et à ses conséquences sur les enfants » rappelle Eléonore Morel, directrice générale du Centre Primo Levi. « Pour nous, au Centre Primo Levi, il s’agit également, au-delà d’une indignation nécessaire, de rappeler combien les soins psychologiques sont essentiels pour les victimes de la torture et de la violence politique, parmi lesquelles on compte toujours plus d’enfants, otages de guerres et de conflits sanglants », poursuit-elle.
Ainsi, le Centre Primo Levi se mobilise tout au long de l’année en faveur de soins adaptés pour les personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France. Un véritable enjeu de santé publique puisque l’on estime à 125 000 le nombre de personnes concernées vivant actuellement sur notre sol. Le Centre Primo Levi est notamment à l’initiative de la campagne Des soins pour les victimes de torture, une pétition qui a déjà recueilli 5 000 signatures. Il est également à l’origine de la création du réseau Réséda, un réseau francophone de centres de soins qui regroupe des centres français, belges, suisses et algériens. Il a publié en 2012 le premier Livre blanc sur la question.