Pourquoi soutenir le Centre Primo Levi ?

La santé mentale des personnes exilées est un enjeu de santé publique majeur, reconnu par de nombreux acteurs associatifs et institutionnels. Elle est aussi une question d’accueil.

Au Centre Primo Levi, ces personnes trouvent un espace de soins pluridisciplinaire où elles sont entendues et soutenues dans toutes les dimensions de leur vie, qui est marquée par une précarité et une incertitude grandissantes.

La voix (de ces personnes) a été continuellement brisée, dans le pays d’origine, le long du parcours migratoire (…) et, aujourd’hui dans le système administratif autour de la migration (…), ce sont des voix qui sont suspectées. Avoir un lieu de soin où on peut entendre ces voix, entendre l’adresse de la demande de soins et y répondre, est absolument essentiel.

Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue, psychologue clinicienne et membre du conseil d’administration du Centre Primo Levi, sur pourquoi soutenir le Centre Primo Levi.

exilés

L’histoire de monsieur K.

Monsieur K. est originaire de République Démocratique du Congo et père de famille. Lui, sa femme et Joseph, leur fils âgé de 6 ans, ont été victimes des violences interethniques et des affrontements entre l’armée régulière et les milices dans leur province. Après avoir échappé à la mort, ils ont fui le pays.

« Là-bas, tout est en ruines. Beaucoup de gens de mon village et des villages voisins ont été assassinés ou ont subi des choses inhumaines. D’autres, comme moi, ont été arrêtés et emprisonnés… D’habitude, on n’en revient pas…» confiera-t-il à la psychologue clinicienne qui le recevra au Centre Primo Levi une fois en France.

La famille rejoint d’abord un pays voisin, mais les nouvelles persécutions dont elle est victime la pousse à reprendre la route de l’exil. S’ensuit un long périple jalonné par les violences, la peur, l’angoisse, le manque de sommeil, l’épuisement, la faim, le froid, le rejet.

A leur arrivée en France, Monsieur ressent un certain soulagement même s’il se sent perdu et épuisé. Il entreprend les démarches pour demander l’asile et est hébergé avec sa famille dans une chambre d’hôtel, gérée par le 115.

Accueillir, soigner, protéger. Santé mentale personnes exilées.

L’espace est très exigu et sombre, il y fait froid, les murs sont humides, les prises électriques sont mal protégées, il n’y a pas de salle d’eau, il n’est pas possible de cuisiner… La famille manque de tout et vit dans un grand isolement.

Monsieur n’arrive plus à dormir, ses nuits sont hantées de cauchemars. Parfois, ses cris dans la nuit réveillent son fils. Il éprouve également de nombreuses douleurs physiques liées aux violences subies pendant sa détention en RDC.

Sa femme est aussi épuisée et inquiète. Elle ne dort pas non plus. Monsieur est rongé par un sentiment d’échec et d’impuissance car, dans l’impossibilité de travailler, il n’arrive pas à nourrir et prendre soin de sa famille.

Désespéré, Monsieur fait l’effort de se rendre dans une permanence d’accès aux soins (PASS) située à l’hôpital, pour avoir des médicaments pour dormir. Le praticien hospitalier qui le reçoit l’orientera vers le Centre Primo Levi.

C’est un homme très replié sur lui-même et profondément triste qui arrive au Centre Primo Levi. Il vient d’apprendre que sa demande d’asile est refusée et ne comprend pas qu’on ne le croit pas.

Monsieur est d’abord vu par un médecin. Il faudra de longs mois avant qu’il puisse s’allonger sur la table d’examen médical, ce geste le ramenant immédiatement aux scènes subies avec une telle intensité émotionnelle que cela lui est impossible. Il est rapidement orienté vers une psychologue en interne. Très préoccupée par son état, elle le reçoit deux fois par semaine au début. Un accompagnement socio-juridique viendra un peu plus tard compléter la prise en charge. Le suivi psychologique est crucial, notamment au moment où la juriste reprend avec Monsieur le récit des évènements vécus pour préparer le recours devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA). Ce travail est long et douloureux.

En parallèle, un suivi psychologique est également proposé et mis en place pour sa femme, puis son fils, qui souffrent tous deux d’importants troubles du sommeil. Ce dernier est très angoissé. Il fait des cauchemars. A l’école, il n’arrive pas à se concentrer. Il se sent différent des autres élèves et est replié sur lui-même. Il s’efforce de cacher ses problèmes pour ne pas créer d’autres soucis à ses parents dont il voit bien la souffrance.

Après plusieurs mois de suivi, Joseph a changé. Il va davantage vers les autres. Sa mère et son père vont mieux aussi. Monsieur a retrouvé le sommeil et un certain apaisement. Avec l’obtention de son statut de réfugié, il arrive à se projeter : « Je ne veux pas la charité, je veux travailler». Cependant ses souffrances psychiques restent importantes, avec des moments de rechute, qui nécessiteront un suivi sur le long terme avec un traitement médical.

Aujourd’hui, le suivi est fini et la famille s’est agrandie avec la venue d’un nouvel enfant.

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Dans le contexte actuel, nous avons plus que jamais besoin de votre soutien pour maintenir ce lien humain attentif et personnalisé qui fonde le suivi proposé au Centre Primo Levi.

Agissons ensemble pour le droit à la santé des personnes exilées.

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Pourquoi donner ?

Créé il y a 25 ans, le Centre Primo Levi est une association de référence dans la prise en charge du psychotraumatisme lié à la torture et à la violence politique.

Il répond à une réelle carence dans la prise en charge des personnes exilées en France, qui ont été victimes de la torture et de la violence politique.

Ses actions s’articulent autour de trois grands axes complémentaires : Soigner – Transmettre – Mobiliser.

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