Le troisième ouvrage de la collection “Centre Primo Levi” aux éditions Erès contient les textes revus et améliorés du colloque “Je veux tout oublier : les paradoxes de l’oubli” qui a réuni plus de 300 personnes en janvier 2018.
« Je veux tout oublier » : c’est la demande que les patients du Centre Primo Levi, « victimes » de torture et de violence politique, adressent aux cliniciens. Encombrés par une répétition traumatique, ils ne sont plus que des corps mémoires qui réduisent les temporalités à un présent d’horreur, présent qu’ils ne peuvent plus vivre mais qu’ils ne peuvent pas non plus oublier.
Paradoxalement, il faut se souvenir pour oublier autant qu’il faut oublier pour se souvenir autrement. L’oubli fonde et en même temps entretient un rapport ambigu avec la mémoire. S’il est nécessaire, il peut être aussi une amnésie pathologique, l’enfouissement de quelque chose d’insupportable.
Comment l’oubli ou son impossibilité transparaît-il dans la clinique ? quelles sont ses incidences sur la vie d’un sujet et sur celle d’un peuple ?
De quelle manière d’autres champs du savoir et de l’art traitent-ils de cette question de l’oubli ? Comment la trace écrite, celle d’un récit ou celle de l’Histoire, qui ne s’écrit pas sans perte ni oubli, est-elle appréhendée génération après génération ?
2019 – 176 pages – 20 €
AUTEURS
Armando Cote, , Patricia Janody, Aurélia Malhou, Pamela Mayot, Bernard Nominé, Alexis Nuselovici, Elise Plessis, Solal Rabinovitch, Jean-Michel Rey, Muriel Salmona, Eric Sandlarz, Domenico Scarpa, Pierre Vesperini
DIRECTION
Helena D’Elia et Nathalie Dollez
Sommaire
• Introduction – Nathalie Dollez, Helena D’Elia
• Les mâchoires de l’oubli – Solal Rabinovitch
• Oubli et mémoire traumatique – Helena D’Elia
• La fonction de l’oubli dans le noeud du temps – Bernard Nominé
• La mémoire traumatique chez l’enfant et l’adolescent – Armando Cote
• « Les murs même n’oublieront pas » – Jean-Michel Rey
• Archives de l’oubli : un chef-d’œuvre sans œuvre – Patricia Janody
• L’oubli de l’histoire est une politique de l’oubli – Éric Sandlarz
• Récits du corps traumatisé – Pamela Mayot
• Mémoire traumatique – Muriel Salmona
• La mémoire du thérapeute pour les oubliés de l’histoire – Claire Mestre
• Le récit et le secret – Alexis Nuselovici
• Du déni de reconnaissance à l’invisibilité sociale : faire œuvre dans l’exil – Élise Plessis
• Le demandeur d’asile face à l’histoire, face à sa mémoire : un témoin – Aurélia Malhou
• L’historien face au témoin – Pierre Vesperini
• L’œuvre de l’oubli – Nathalie Dollez
• Mémoire comme recherche : l’expérience de Primo Levi – Domenico Scarpa