Article paru dans le rapport annuel 2021.
Le Grand Prix Humanitaire 2021 de la Fondation Charles Defforey-Institut de France
Cette année, le Centre Primo Levi s’est vu décerner le Grand Prix Humanitaire 2021 de la Fondation Charles Defforey-Institut de France, l’un des onze Grands Prix de l’Institut de France. Ce prix est destiné à récompenser une personne morale pour l’ensemble de son action à caractère caritatif développée en France ou à l’étranger. Pour Hélène Bonvalot, directrice du Centre : « L’obtention du Grand Prix Humanitaire permettra de soutenir le plan stratégique 2020-2023 du Centre Primo Levi, qui vise à consolider son action de soins, à développer ses actions de formation auprès des professionnels et à renforcer son impact auprès des personnes exilées, en France et au-delà. » L’obtention de ce prix était accompagnée d’une dotation de 150 000 €, allouée à l’aménagement des futurs locaux du Centre Primo Levi.
Le « rendez-vous du lundi » à la Maison de la Poésie : se reconstruire à travers l’apprentissage de la langue
Depuis deux ans, la Maison de la Poésie et le Centre Primo Levi ont mis en place des ateliers d’écriture et d’apprentissage du français. Ils sont une étape importante dans le suivi des patients : « c’est LE rendez-vous du lundi et une bouffée d’air frais malgré les difficultés auxquelles ils font face », observe Déborah Caetano, responsable de l’accueil du Centre Primo Levi. Au rythme de deux ateliers par semaine, une « expérience collective » s’est construite, selon Victoria Kaario, autrice, scénariste et animatrice des séances. Ensemble, les participants ont rédigé des textes en français, dont certains ont été illustrés. Des exercices qui ont permis beaucoup d’inclusivité : « le fait que certains, même très timides, puissent s’exprimer, faire l’effort de participer, c’était quelque chose de très fort », souligne Déborah.
Du répit pour les avocats en danger
Pendant deux semaines (et jusqu’à trois mois), des avocats en danger dans le monde peuvent trouver un « refuge temporaire » dans la capitale française. Telle est l’ambition du programme « Répit » lancé en 2021 par le Barreau de Paris, auquel participe le Centre Primo Levi. Ce programme, un des premiers de ce type en Europe, obéit à un constat : les atteintes à l’État de droit se multiplient et les avocats qui travaillent sur des dossiers sensibles sont aujourd’hui plus exposés et isolés que jamais. Face à cette menace grandissante, il s’agit donc d’« offrir aux avocats concernés la possibilité de s’échapper pour un temps de leur pays d’origine, afin de leur permettre de se trouver dans un cadre plus serein pour se reposer, se former, se soigner et faire baisser la pression qui pèse sur eux dans leur pays », souligne le Barreau de Paris. Ce répit, ils peuvent le trouver à travers des structures d’accueil de l’École de formation du Barreau (EFB) ou du Centre d’affaires des Avocats de Paris. Ils le trouvent aussi au Centre Primo Levi qui leur propose « des consultations médicales et psychologiques adaptées durant leur séjour en France. Ces consultations ont permis de répondre à un des objectifs affichés du programme, qui est de soigner ces avocats », témoigne Antoine Ricard, le président du Centre Primo Levi. Le Centre Primo Levi a toujours accueilli et accompagné des personnes au passé chargé, dont la mémoire est envahie d’expériences traumatiques tant physiques que psychologiques. « Nous veillons », explique Hélène Bonvalot, la directrice générale du Centre, « à nous adapter et à être au plus proche des besoins des personnes que nous accueillons. » Il s’agissait ici, malgré les bousculements de la crise sanitaire, de permettre aux avocats en danger d’entrer dans une parenthèse de mieux-être, physique et psychique.