Communiqué du Centre Primo Levi – 20 décembre 2023
Adoptée hier par le Sénat et l’Assemblée nationale, la loi « asile et immigration » est la plus régressive en date en ce qui concerne les droits et conditions de vie des personnes exilées : durcissement de l’accès au droit d’asile, restriction du droit à la santé et forte limitation des conditions d’accueil.
La question de la santé mentale des personnes exilées est totalement absente du texte, malgré la forte aggravation de leur état de santé psychologique tout autant que général depuis une quinzaine d’années, en lien avec la violence subie sur le chemin de l’exil et une précarité grandissante.
La France va continuer d’être sollicitée par des personnes qui fuient les conflits armés, la violence et la torture, malgré les barrières physiques ou législatives mises en place. Les personnes qui demandent l’asile ont besoin d’être soignées, même si elles en sont déboutées : présentes en France, sans possibilité de retour au pays en raison des risques encourus, elles n’en partiront pas. Au vu de la fréquence des troubles psychiques et de leur gravité, du nombre de personnes concernées et de leurs fortes interactions avec la société, la souffrance psychique des personnes exilées constitue maintenant une réalité incontournable et un enjeu de santé publique.
Antoine Ricard, président du Centre Primo Levi affirme : « La logique répressive, incarnée par cette nouvelle loi, a et aura un coût social et psychologique immense. Elle ne peut que nourrir la violence et l’illégalité qu’elle prétend combattre, seul un accueil digne, humain et adapté créera les conditions d’une véritable intégration. A la formule incantatoire ‘’maîtriser, contrôler, exclure’’, nous préférons le principe de réalité et de responsabilité qui consiste à ’’accueillir, protéger et soigner’’. »