Article issu du rapport annuel 2021.
L’accompagnement social
En 2021, 165 personnes ont pu bénéficier d’un accompagnement social, ce qui équivaut à une légère baisse de 7 % par rapport à l’année précédente. Même en baisse, ce nombre correspond à près de la moitié des patients qui ont été suivis au total dans l’année. Le nombre de consultations reste élevé, avec un total de 772, mais en baisse de 28 % comparé aux 1 079 consultations de l’année précédente, suite à une vacance de poste d’assistante sociale pour raisons médicales.
Se réapproprier le « soi » social
Un des effets de la violence politique est d’immobiliser, de « figer » les personnes qui en ont été victimes. Le travail social se place sur le terrain de la remobilisation, du soutien dans la réappropriation d’un « soi » social, le tout en respectant le rythme de la personne, malgré une temporalité sociale qui ne lui correspond pas toujours. Se rendre disponible dans l’écoute et laisser la personne s’approprier les démarches à effectuer sont des éléments majeurs qui permettent de s’arrêter non pas sur la demande, mais sur sa demande. Ce cadre favorise un meilleur accueil, une écoute plus fine et, a fortiori, une meilleure prise en compte de l’autre. Laisser le temps de dire, d’expliquer, de déposer la demande dans un cadre garantissant la confidentialité, veut dire placer la personne comme sujet. Le temps accordé est d’autant plus important que les personnes reçues au Centre Primo Levi sont confrontées quotidiennement à des conditions d’accueil difficiles et à des refus administratifs récurrents. Dans le cas des personnes victimes de torture, le manque d’estime et de considération les renvoie aussi parfois aux violences subies, ce qui les maintient dans la place d’objet à laquelle les ont réduits leurs persécuteurs. L’accompagnement social permet de soutenir l’autre pour qu’il retrouve une place dans la société, une légitime possibilité de se saisir de sa démarche. L’assistance sociale n’est pas de l’assistanat, mais, au contraire, tente de réanimer la capacité de choisir, en plaçant la personne au centre de l’accompagnement proposé.
Les chiffres
60 % du travail social concerne l’accès aux droits
Statuts administratifs des personnes qui se sont adressées au service social
⦁ Réfugiés → 52 %
⦁ Déboutés → 32 %
⦁ Régularisés → 13 %
⦁ Demandeurs d’asile → 3 %
⦁ Protection subsidiaire : 0
⦁ Mineurs non-accompagnés : 0
Répartition des accompagnements effectués
⦁ Accès aux droits : 24 %
⦁ Aide à la vie quotidienne (transport, alimentation, aides financières…) : 20 %
⦁ Hébergement : 16 %
⦁ Formation / Emploi : 11 %
⦁ Logement : 8 %
⦁ Enfance (crèche, ASE, regroupement familial, scolarité…) : 7 %
⦁ Aide dans le cadre de la demande d’asile ou régularisation (aides financières pour accomplir les démarches, constituer les dossiers : photo, traductions, honoraires d’avocat…) : 7%
⦁ Sport / Loisirs / Piscine : 3 %
⦁ Divers (naturalisation, province, liens familiaux…) : 2 %
⦁ Démarches à l’extérieur (visites à domicile, réunions de synthèse avec d’autres institutions, accompagnements à l’extérieur…) : 2 %