L’année 2023 a été marquée par une baisse globale du volume d’activité du Centre Primo Levi par rapport à l’année précédente. Néanmoins, le Centre Primo Levi présente un résultat équilibré en 2023 (+ 31 euros) grâce à la mobilisation de ressources publiques et privées exceptionnelles et à la fidélité de ses donateurs.
Les dépenses
Les dépenses sur l’année 2023 s’élèvent à 2 039 108 €, en baisse de 7% au global par rapport à 2022. Les frais de personnel constituent le poste de dépenses le plus important (57%). Tous les professionnels de l’équipe du centre de soins sont salariés, à temps partiel pour la plupart, afin d’assurer la continuité des soins et l’accompagnement dans la durée des patients dont le cheminement vers un mieux-être est long. Ce sont ces mêmes personnes qui participent aux actions de transmission et de mobilisation. Les fonctions « support » assurent la coordination de l’ensemble des activités du Centre Primo Levi. D’un montant de 1 166 K€ en 2023, en baisse de 24 K€ par rapport à 2022, la masse salariale est restée relativement stable malgré une baisse de l’activité globale du Centre Primo Levi en 2023. Cela s’explique par :
- Un turn-over important et la difficulté de trouver des personnels soignants, générant des coûts d’embauche et de sortie importants.
- Le coût supplémentaire généré par la « Prime Ségur », non couverte par les bailleurs.
- Les recrutements nécessaires d’une nouvelle juriste et d’une ressource (via le dispositif On Purpose) chargée de trouver des nouveaux locaux pour le Centre Primo Levi.
Les autres dépenses
Les autres dépenses intègrent notamment les dépenses de loyer, d’interprétariat, ainsi que les honoraires externes. Ces dépenses pour l’année 2023 s’élèvent à 673 K€ contre 572 K€ en 2022, soit une augmentation de 18%.
Cette augmentation s’explique par :
- Des honoraires en hausse nette du fait des coûts engagés pour la recherche de nouveaux locaux pour le Centre Primo Levi et l’aide au recrutement (cabinets d’architecture, bureau d’études pour l’AMO, cabinets de recrutement).
- Une augmentation du loyer à l’été 2023 (7%) des locaux qui accueillent l’ensemble des activités du Centre Primo Levi.
- Des dépenses d’interprétariat professionnel (6%) qui sont indispensables pour garantir la qualité des soins pour les personnes non francophones. Celles-ci ont été réduites du fait de la baisse d’activité clinique et d’une gestion plus fine de la planification des vacations d’interprétariat.
- Le recours à une solution bancaire de type Dailly pour pallier aux difficultés de trésorerie de l’association liées notamment aux modalités de gestion des fonds européens.
Les aides aux patients :
En raison d’une précarité croissante de nos publics, cette dépense indispensable a augmenté. En 2023, les aides aux patients s’élèvent à près de 48 K€, soit une hausse de 14% (Pass Navigo, chèques services).
Les sources de financement
Les ressources financières s’élèvent à 2 039 139 € en 2023 en baisse de 12% par rapport à l’année 2022. Le Centre Primo Levi a pâti de la complexité des règles de gestion applicable aux fonds européens – en l’occurrence le Fonds Asile Migration Intégration (FAMI) – avec la non-prise en charge des dépenses d’interprétariat qui représentent pourtant un pilier de son projet de soins. Le volume du FAMI étant aussi lié au nombre de demandeurs d’asile, les financements européens ont été réduit du fait de la baisse de ce public cible au sein de la file active du centre de soins ces deux dernières années. L’association a enfin pâti de l’absence de financement de la « Prime Ségur » et de la baisse de ses fonds privés (issus de ses recettes et des fondations).
Les financements publics :
Les subventions publiques s’élèvent à 1 032 535 €, dont 50 K€ de reprise de fonds dédiés, et représentent 50.6% des ressources du Centre Primo Levi, soit une baisse de 164 K€ (-14%), principalement liée à la réduction du financement européen. L’Union européenne reste néanmoins l’un des principaux bailleurs de fonds du Centre Primo Levi à travers le FAMI. Parmi les bailleurs publics nationaux, les principaux sont le ministère de l’Intérieur, l’Agence Régionale de Santé Ile-de-France (ARS IDF), la Ville et le département de Paris, ainsi que la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL). L’association bénéficie également du soutien du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) et de la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS). Une subvention exceptionnelle provenant de l’ARS IDF a été accordée en fin d’année 2023 au Centre Primo Levi pour aider l’association à faire face à l’inflation, à couvrir la « Prime Ségur » (non couverte par ailleurs) et à parvenir à l’équilibre.
Les contributions financières
En baisse de 13%, les subventions issues des fondations et fonds de dotation s’élèvent à 669 451 €, dont 429 K€ de nouveaux financements 2023 et 240 K€ de reprise de fonds dédiés. Elles représentent 32.8% des ressources. Cela s’explique par le fait que 2022 fut une année exceptionnelle en termes de financements privés avec l’octroi du Grand Prix de la Fondation Charles Defforey et des financements pour l’Ukraine repris en fonds dédiés en 2023. Par ailleurs, certains partenariats sont arrivés à leurs termes et d’autres ont été réduits. Le Centre Primo Levi a néanmoins pu bénéficier d’une aide importante du Fonds Transmission et Fraternité pour l’aider à clôturer son année 2023 à l’équilibre. Les ressources issues des dons et cotisations : Celles-ci s’élèvent à 249 858 € (12% des ressources) et sont en hausse de 8%. Le Centre Primo Levi a pu compter sur la générosité et la confiance de ses sympathisants et sympathisantes malgré le contexte socio-économique tendu, ainsi que sur des dons d’entreprises. L’association a également bénéficié du fidèle soutien des groupes Amnesty International et ACAT France.
Les recettes issues des prestations de formation et ventes de publications
Ces recettes sont de 71 957 € (3.5% des ressources), en baisse de 18%. Celle-ci est liée à la baisse du nombre de formations qui s’explique à la fois par les mouvements de personnel qu’a connus le Centre en 2023 mais aussi par les mutations liées aux changements d’habitudes depuis le COVID 19, avec une préférence marquée pour les formations en distanciel dans un contexte d’intervention qui couvre toute la France. Les autres produits de gestion (reprise amortissement, aides financières pour les personnes en difficultés, remboursement CPAM, etc.) représentent 15 339 € euros soit 0,8% des ressources.