« Je veux tout oublier », dit le patient « victime » de torture et de violence politique arrivant au Centre Primo Levi. Encombré par une répétition traumatique, il n’est plus qu’un corps mémoire qui réduit les temporalités à un présent d’horreur, présent qu’il ne peut plus vivre mais qu’il ne peut pas non plus oublier. Paradoxalement, il faut se souvenir pour oublier autant qu’il faut oublier pour se souvenir autrement. L’oubli fonde et en même temps entretient un rapport ambigu avec la mémoire. S’il est nécessaire, il peut être aussi une amnésie pathologique, l’enfouissement de quelque chose d’insupportable. Par la clinique, nous voulons discerner et interroger les différentes facettes de l’oubli ou de son impossibilité, ainsi que ses incidences sur la vie d’un sujet et sur celle d’un peuple.
Au-delà de la clinique, de quelle manière d’autres champs du savoir et de l’art traitent-ils de cette question de l’oubli ? Comment la trace écrite, celle d’un récit ou celle de l’Histoire, qui ne s’écrit pas sans perte ni oubli, est-elle appréhendée génération après génération ?


Collection « Centre Primo Levi » – Editions Erès

Retrouvez le troisième ouvrage de la collection « Centre Primo Levi » aux éditions Erès qui contient les textes revus et améliorés du colloque.