Le « Projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » a été présenté le 1er février en Conseil des Ministres, le 29e projet de loi sur l’immigration depuis 1980. Alors que les demandes d’asile n’ont jamais été aussi importantes en France, cette nouvelle initiative du gouvernement, sous l’apparence de mesures de simplification et de décentralisation, est susceptible de conduire au détricotage du système d’asile.
Parmi les personnes qui viennent trouver refuge sur le territoire français, un grand nombre a été victime de la violence politique et de la torture, dans leur pays d’origine ou pendant le parcours d’exil. En France et en Europe, elles et ils subissent une politique de non-accueil aux conséquences psychologiques et sociales graves. Ce qu’ont vécu et vivent les personnes exilées, au regard de leur vulnérabilité permanente, requiert une attention particulière et une action spécifique. Face à cela, le Centre Primo Levi appelle à :
- Garantir la prise en compte des violences subies dans le pays d’origine et pendant le parcours de l’exil, et du psycho-traumatisme qui en découle, dans le cadre de la procédure d’asile ;
- Renforcer l’accès à un accompagnement pluridisciplinaire (psychologique, médical, social et juridique) au sein du dispositif national d’accueil ;
- Garantir un hébergement digne, durable et adapté pendant et à l’issue de la procédure d’asile ;
- Faciliter l’accès à l’emploi, en ouvrant la possibilité de travailler dès le dépôt de la demande d’asile afin de favoriser l’insertion économique ;
- Créer des espaces visant à rompre l’isolement social, en lien avec des associations spécialisées dans l’accueil des personnes exilées, comme des groupes de parole ou des ateliers d’expression artistique ;
- Promouvoir le recours à l’interprétariat professionnel dans le cadre des dispositifs de soin et d’accompagnement des personnes exilées ;
- Améliorer l’information sur les mécanismes de prévention des violences faites aux femmes auprès des personnes exilées ;
- Développer l’information et la formation à destination des professionnels du secteur médico-social engagés dans l’accueil et l’accompagnement des personnes exilées.