Dans Le Monde, en mars 2022, le Centre Primo Levi s’associe avec les organisations du collectif Dasem-psy (Droit au séjour pour étrangers malades souffrant de troubles psychiques) pour signer une tribune intitulée L’Évaluation des dossiers médicaux des étrangers malades doit revenir au ministère de la Santé, dénonçant le refus d’entendre la souffrance psychique des personnes exilées et contestant les arguments avancés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) pour refuser les demandes de titres de séjour pour soins psychiatriques.
Plus d’un mois après le début de l’attaque russe en Ukraine, le Centre Primo Levi, représenté par sa directrice générale, est invité par TV5 Monde à s’exprimer sur les traumatismes vécus par la population ukrainienne et sur l’accompagnement mis en place en France. Une thématique mise en avant dans Ouest France par un collectif d’associations, dont le Centre Primo Levi, insistant sur l’accueil indiscriminé des personnes et dénonçant un système à deux vitesses vis-à-vis des personnes fuyant d’autres conflits dans le monde : « Si nos organisations reconnaissent l’importance de la mise en place de moyens supplémentaires pour l’accueil des personnes fuyant la guerre en Ukraine, elles demandent, cependant, que les mêmes moyens soient alloués aux dispositifs d’accueil de toutes les personnes en besoin de protection, qu’elles viennent d’Ukraine ou d’autres régions du monde. Il est impératif d’empêcher la mise en place d’un système à double vitesse qui mettrait en concurrence les personnes en besoin de protection. »
Un conflit qui entraîne et entraînera de nombreux traumatismes dans la population, c’est ce que met en évidence, en avril 2022, un article des Dernières Nouvelles d’Alsace citant le travail du Centre : « En général, les personnes commencent à penser à leur situation psychologique quand la tension s’est apaisée dans le pays d’origine […] la violence de leur situation sur place : c’est un déracinement très fort, violent. La route de l’exil peut également s’avérer aussi difficile et traumatique que les raisons qui les ont fait quitter le pays. Enfin, il y a le parcours du combattant qui les attend une fois en France, avec toutes les démarches pour obtenir un titre de séjour, des aides sociales, un logement, scolariser les enfants. »
L’approche des élections législatives en mai est l’occasion d’interpeller la future Assemblée nationale, à travers une tribune sur France Info, signée par le Centre Primo Levi, demandant des « mesures immédiates et durables pour l’accueil des personnes exilées. Toutes les personnes exilées doivent pouvoir bénéficier de conditions d’accueil à la hauteur de leurs besoins de protection. La future Assemblée nationale doit voter en urgence l’augmentation de la capacité du parc d’hébergement de plusieurs dizaines de milliers de places en France, dans le cadre d’une programmation pluriannuelle intégrant les perspectives d’évolution de la demande d’asile. Les futur·e·s parlementaires ont le pouvoir de mettre en place un dispositif d’hébergement d’urgence, de réinsertion sociale et de logement social digne et inconditionnel ».
Le Quotidien sous régime autoritaire : des vies orwelliennes , à travers ce titre évocateur, l’émission LSD (la série documentaire) sur France Culture aborde la façon dont les régimes autoritaires installent leur pouvoir en inventant un langage et tentent d’étouffer toute critique en interdisant certains mots qui deviennent tabous, donnant notamment la parole à un de nos psychologues.
Cette vie sous régime autoritaire, beaucoup de patientes l’ont expérimentée, mais leur arrivée et vie en France n’est pas synonyme de répit. Basta ! aborde dans son numéro de mai « la difficile prise en charge des femmes enceintes exilées » et apporte le témoignage d’un psychologue de notre équipe : « Il est possible que plusieurs troubles apparaissent : le stress post-traumatique, la perte de mémoire… Ces femmes ont vécu une longue période d’invisibilité sociale et c’est à travers leur bébé qu’elles sont reconnues socialement. Psychologiquement, il s’agit d’un choc, car c’est l’enfant qui leur donne une stabilité. » « Par conséquent, poursuit le magazine, le lien mère-enfant peut s’avérer difficile à tisser. D’autant plus difficile qu’une partie non négligeable de ces grossesses sont issues de viols. »
Pour plusieurs quotidiens régionaux, la sortie du rapport Femmes exilées, une violence continue en novembre 2022 a été l’occasion de mettre largement en avant cette thématique, longtemps passée sous silence. C’est le cas de Sud-Ouest, du Progrès et du Dauphiné libéré : « “Les violences physiques et sexuelles subies par les femmes migrantes sur les chemins de l’exil, parfois pires que celles endurées dans leur pays d’origine, devraient être prises en considération lors de l’examen de leur demande d’asile en France”, plaide une association de soin aux migrants dans un rapport publié ce vendredi 25 novembre. Pourtant quasi systématiques, ces violences restent pour l’heure un “ angle mort ” de la politique d’asile, souligne le Centre Primo-Levi, une association qui propose à Paris une prise en charge médicale et psychologique à des victimes de tortures et de violences politiques, exilé. » Le journal La Croix consacre un long article aux « Femmes migrantes : quand la violence sexuelle s’ajoute aux difficultés de l’exil », tandis que le magazine Elle dénonce « le passage par la Libye, le Maroc ou la Grèce qui sont des lieux où s’exerce systématiquement la violence sexuelle, dont les passeurs et les membres de forces de sécurité/police sont les principaux responsables », relayant la demande du Centre aux pouvoirs publics de « renforcer l’accès à un accompagnement pluridisciplinaire, psychologique, médical, social et juridique, pour les migrants ».