La formation est un axe majeur du développement du Centre Primo Levi. Quelle en a été l’évolution en 2022 ? Quel est le rôle du futur centre de ressources ? Pauline Wetzel, la responsable de la formation du Centre, nous a donné des éléments de réponse.
Que retenir de 2022 ?
Comparé aux années précédentes, il y a un nombre plus faible de participants par formation, surtout pour les formations à la demande. Nous avons des structures qui font appel à nous pour animer une formation dans leurs locaux en direction de groupes plus réduits qu’avant. Elles ne cherchent pas à tout prix à « remplir » les formations, les participants sont présents pour des raisons bien identifiées avec la volonté que ces temps leur soient le plus utile.
Le Centre Primo Levi est certifié Qualiopi, quels ont été les changements ?
Nous avons fait un premier bilan après 6 mois sur les engagements pris sur la base de ce référentiel qualité, sur les éléments à améliorer. Nous avons ajusté notre action en conséquence, notamment sur notre capacité à bien mesurer l’impact de nos formations et à anticiper le plus possible les attentes des participants.
Un centre de ressources va bientôt voir le jour, quel est son rôle ?
Il répond au plan à trois ans adopté en 2020 qui veut développer l’axe transmission, notamment la formation. Il s’agit de faire monter en compétence les acteurs de l’accompagnement des personnes exilées, en conservant l’idée d’une clinique à taille humaine, et de continuer à soigner, à accompagner de manière qualitative, en préservant le cœur de notre activité : le Centre de soins. Nous avons au Centre une possibilité infinie de développement en matière de formation, mais il faut rester à notre échelle. Il est ensuite important que le centre de ressources puisse s’articuler avec les formations en présentiel, qu’il puisse en être complémentaire, il y aura un équilibre à trouver. Nous avons lancé en 2022 une enquête en ligne pour connaître les attentes et besoins des personnes qui accompagnent les personnes exilées, 500 d’entre elles ont répondu, ce qui a permis de mieux connaitre notre public. Ensuite, nous avons compilé et répertorié toutes les ressources audio, vidéo produites depuis la création du Centre Primo Levi, de manière à apprécier ce que nous pouvions mettre en ligne rapidement.
Le Centre Primo Levi a formé des médecins de l’hôpital ukrainien de Lviv, pouvez-vous nous en parler ?
Quand les premiers contacts entre le Centre et l’hôpital de Lviv ont débuté, nos interlocuteurs anticipaient déjà les troubles traumatiques qui surviendraient à la fin de la guerre, avec une forte volonté de se former sur les questions de psycho-trauma, sur du long terme. Une formation par deux praticiennes du Centre a été mise sur pied assez rapidement, elle s’est très bien passée et a créé suffisamment d’envie pour continuer avec plus de moyens. En plus de cela, il y a eu l’organisation de cinq webinaires dans le contexte de l’accueil des réfugiés ukrainiens sur le territoire français, dont trois à destination de personnes enseignantes qui accueillaient des enfants ukrainiens dans leurs classes, et deux à destination de médecins qui, potentiellement, pouvaient recevoir des personnes exilées. Le Centre voulait leur proposer un accompagnement et des clefs de compréhension des effets de la violence politique et de l’exil.