Dimitra Kolonia, psychologue clinicienne, psychanalyste (Centre Primo Levi)
« Silences et écoute » est un thème qui peut être interrogé dans des champs divers et à partir d’optiques variées. Or, dans le cadre du Centre Primo Levi, sa spécificité se dessine d’emblée par la dimension de la violence politique. Et ce qui le motive comme thème, à mes yeux, ne peut qu’être son actualité. Je ne me réfère pas à une actualité sociale. Mais à une actualité clinique et institutionnelle, celle qui émane de nos interrogations, nos impasses, dans le quotidien de ce qu’est notre travail au centre Primo Levi, et dont on trouve la nécessité de le questionner.
C’est dans ce sens et en suivant ce double fil, celui de la clinique et de l’institution, que j’ai choisi de travailler différentes déclinaisons des silences que je rencontre dans ma pratique. Car, des silences il y en a multiples et leurs statuts et fonctions ne sont pas les mêmes. Il y a par exemple, des silences causes et des silences effets, ceux qui causent le désir, ceux qui causent la peur, des silences de honte, de pouvoir, des silences de pulsion et de l’inconscient, de refus, de résistance, ceux choisis, imposés, ou subis. Et tant d’autres.
Je prendrai comme point de départ une citation de J. Lacan : « Il n’est pas de parole sans réponse, même si elle ne rencontre que le silence, pourvu qu’elle ait un auditeur[1] ». Elle m’intéresse pour deux raisons.
Tout d’abord, elle indique qu’une parole peut trouver réponse, du moment qu’elle a un auditeur. L’auditeur étant celui à qui la parole s’adresse, il peut accuser réception ou pas, de cette parole. Il devient ainsi son témoin, celui qui peut, de par sa réponse, constituer – ou pas- celui qui parle comme locuteur, constituer – ou pas- sa parole comme message. Du moment qu’un auditeur est convoqué à sa place d’auditeur, sa responsabilité à l’endroit de celui qui attend sa réponse, s’engage. Je crois qu’il ne serait pas faux de dire que c’est une place qui peut détenir un certain pouvoir, dès lors que l’auditeur détient le pouvoir de répondre.
Ensuite, l’intérêt que je trouve dans cette référence est qu’elle introduit le silence comme une réponse possible. Le silence pensé comme réponse, est une rupture subversive du dialogue et du couple ordinaire « réponse/parole », selon lequel réponse égale parole. Automatiquement. Cette rupture ouvre la perspective d’une réponse qui n’est pas parole, mais qui peut faire émerger la parole. C’est le propre par exemple de ces auditeurs que sont les psychanalystes, qui font du silence leur stratégie. Le silence du psychanalyste, dans la direction de la cure, a une fonction d’écoute et c’est ce qui pousse un sujet à la parole et à l’association libre.
Dans cette logique, une cure, de par la stratégie du silence du psychanalyste, n’est pas dialogue. Mais elle n’est pas non plus monologue, car le silence du psychanalyste est ponctué par ses interventions et l’interprétation (« dire silencieux » dit Lacan). L’interprétation dans le champ de la cure, vise la jouissance du symptôme et ce qui est latent dans les dires du sujet.
Dans le dispositif particulier d’une cure, comment silences et écoute s’incarnent-ils, entre le patient et l’analyste ? Quelles incidences pour la cure et le patient ?
Dans une institution, quelle fonction, quelle place, quels effets, quelles conséquences, peuvent-ils avoir pour l’institution elle-même ?
A partir de ces questions, et la référence citée de Lacan, en rajoutant le terme de l’auditeur à celui des silences et de l’écoute, je propose une lecture d’abord clinique, à travers deux vignettes cliniques des patients que je reçois au centre Primo Levi, puis, une interrogation sur l’institution.
I. La clinique
Dans une cure, les silences de l’analyste, mais aussi du patient sont présents. Cependant, ces silences ne sont pas identiques. Pour l’analyste, nous l’avons déjà vu, le silence en tant qu’écoute, est ce qui fait émerger la parole du patient, ce qui lui permet de se retrouver en tant que sujet dans sa propre voie associative. Pour le patient, c’est ce qui se révèle de l’inconscient.
Première vignette : Ulysse
J’ai choisi trois moments différents de la cure d’Ulysse.
Dans chacun, on voit les effets chez le sujet, d’une position de l’analyste qui se fait écoute, d’ailleurs dès le premier entretien, et les effets de l’interprétation. On voit également les silences, très parlants, du patient et le moment où ils émergent.
** La première fois que je reçois Ulysse, il me dit d’emblée, qu’il est difficile pour lui de parler tant qu’il ne connaît pas la personne.
Ainsi, comme il reste silencieux, je lui pose deux, trois questions banales qui n’engagent pas davantage sa parole. Sans sollicitation particulière de ma part, il finit par dire : « C’est rien. Ça a toujours été rien. Des choses difficiles d’en parler ». Ce n’est pas rien cette phrase pour quelqu’un qui ne parle pas !
Je suis intriguée par cet effet premier de mon silence, et je décide de rester dans cette position pour voir les effets. Une temporalité intéressante de fermeture/ouverture de la parole s’installe dans cette première séance. À ma surprise, et sans doute à la sienne également, de longs silences s’interrompent par une phrase à lui, très importante, qui ouvre à un récit bref de son histoire. Et puis de nouveau un long silence, et ainsi de suite. Ulysse lors de ce premier entretien, lui qui ne parle pas aux personnes qu’il ne connaît pas, parle de son engagement politique, des violences subies, de son enfant, du trajet jusqu’en France, de son angoisse de parler.
Dès cette première séance, inaugurale pour le commencement de la cure, le silence de l’analyste, fait valoir quelque chose de l’inconscient et c’est une rupture avec les savoirs et les valeurs établis, avec tout lien social et le discours dominant que le sujet a rencontré jusque-là. Nous ne sommes pas dans un registre d’interlocution, de dialogue. Je pense que c’est ce qui a amené Ulysse à parler, poussé par mon silence, accueilli par lui comme écoute silencieuse. Cette « parole qui reparaît à chaque fois après ses longs silences, est celle qu’il s’agit de reconquérir dans le domaine de l’inconscient ; elle est « cette part du sujet qui est séparée de son histoire[2] », dit Lacan.
** Au fur et à mesure de nos séances, Ulysse commence à repérer la répétition au niveau du traumatisme, mais aussi l’émergence d’un nouveau symptôme, car, plusieurs déclinaisons de son « angoisse de parler » apparaissent, jusqu’au jour, où il fait lui-même le lien entre cette « difficulté », c’est-à-dire ce symptôme et la répétition. J’en cite un extrait : « C’est toujours la même chose. Est-ce que ça peut changer ? Ne pas parler ça me rattrape. Ça dure longtemps. C’est pour ça que je n’ai pas fait la demande d’asile. Je ne voulais pas parler. À chaque fois que je viens ici ça me soulage. Je ne sais pas pourquoi ».
Je lui demande si dans le passé, il y a eu d’autres situations où il ne voulait pas parler. Déstabilisé par cette question inattendue pour lui, il répond « J’ai dit ce qui s’est passé dans ma vie ». Je reformule ma question, je ne me tais pas. « Je ne veux pas en parler (silence) Comment vous savez ça ? (Silence) C’est dur d’en parler ». J’arrête la séance en lui disant que ne pas vouloir parler ce n’est pas alors nouveau pour lui. C’est une interprétation qui reprend et renvoie ce qui est latent dans les dires du sujet. Il rajoute « c’est quand j’étais enfant. Ma mère, mon père (silence) Je ne veux pas en parler ».
Avec la coupure de la séance sur son propos « c’est dur d’en parler », ne pas chercher à le faire parler, mais au contraire, essayer de faire parler le symptôme à la place, et avec mon interprétation, qui vise la jouissance de ce symptôme et son sens toujours singulier, l’effet n’a pas tardé à émerger.
À la séance suivante, il tente de parler de plusieurs sujets anodins ; l’inconscient se referme donc. Restée dans mon silence et lui sans réponse, ce qui a été touché finit par revenir: « ce que vous m’avez demandé la dernière fois m’a perturbé ». Toute la temporalité et la logique de la séance précédente, a eu un effet de rupture au niveau du discours du sujet, le faisant entrer ainsi dans le jeu de parole de l’association libre autour de son enfance et sa famille, éléments nouveaux de son récit.
** Assez longtemps après le début de la cure, Ulysse peut partir en week-end à la campagne chez un compatriote. Il faut dire qu’Ulysse reste dans la maison et ne sort que pour ses séances et faire quelques achats rudimentaires.
Stressé à la suite d’un courrier administratif, il n’a plus envie de partir en week-end. A la fin de cette séance, il me demande : « quoi faire Dimitra ? Je dois y aller ? ». Il me demande avec insistance. Je ne dis rien et j’arrête la séance sans un mot.
La fois suivante il m’annonce qu’il est parti en week-end. « C’est grâce à vous. Vous ne m’avez pas répondu ». Il le répète plusieurs fois. « J’ai compris que vous essayez de m’aider. De me pousser de prendre des décisions. Je me suis dit que ça va me faire du bien de partir ». Il sourit.
– Vous êtes joyeux ? Vous souriez, je lui dis. C’est une intervention inattendue de ma part, car je n’ai pas l’habitude d’intervenir auprès des patients au niveau du comportement et des expressions.
« Oui, le sourire ça peut être pour la joie, mais pas pour moi. Je souris quand je suis soulagé d’avoir parlé. J’ai pu parler. C’est la première fois avec vous que je peux parler ; ça me soulage. Vous me poussez à parler. Avant, c’était toujours les médicaments, les médicaments, les médicaments ».
Deuxième vignette : Ulysse
Ulysse est un jeune adolescent. En quittant son pays pour la France très jeune, il a quitté ses parents. Depuis l’année dernière, il construit une histoire à partir de ses dessins. Son héros a un pouvoir magique: « ne pas couler dans l’eau ». Difficile de ne pas penser à sa traversée de la Méditerranée.
Récemment il commence sa séance en disant qu’il ne peut pas continuer son histoire. Après certaines idées qui n’ouvrent pas l’espace de ses associations, je lui pose la question sur quel point de son histoire il est resté. Cela fait plusieurs mois qu’il n’en a pas parlé, mais je me souviens très bien sur quel point il bute. Je garde cette trace de mémoire qui ne fait pas lien pour lui, elle est refoulée. Il répond « je suis resté sur le point où il est parti (le héros) chercher ses parents mais je ne trouve pas ».
Ça aurait été tentant de faire ce lien qui paraît tellement évident entre lui et son héros à la recherche des parents. Cependant je ne fais pas d’interprétation, elle me paraît prématurée, car rien dans le contenu de ses dits ne manifeste ce lien. Je lui demande seulement à quoi ça le fait penser. Je le laisse ainsi passer par les circuits de sa propre association libre, et trouver seul les chemins par lesquels il va finir par s’y retrouver pour construire son histoire (celle de sa vie), dans une temporalité qui est la sienne. Les temps logiques dans la construction d’une cure sont toujours ceux du patient.
Il répond « Ça me rappelle quelque chose, mais je ne sais pas quoi » (Silence ) « Un rêve. Dans le rêve mes parents me disent d’aller en France. Je suis content. Je pars » (Silence) « Et un autre rêve. Je vais les rechercher mais je ne les trouve pas. Du coup, je me suis réveillé et j’étais au foyer ».
Par le biais de ses propres associations, le message émerge latent dans ses dits, mais il est encore inconscient pour lui, car il ne l’entend pas. Il ne fait pas le lien entre le point où il bute dans son histoire de dessins et la sienne. Je lui demande de nouveau à quoi ça le fait penser. « À mes parents ». À ce niveau, je fais une interprétation en nouant tous ces éléments. Il dit « je ne l’avais pas compris. Je croyais que c’était une histoire, mais c’est une histoire vraie. Du coup, ça me donne envie de la continuer ».
Fin de séance.
A travers les fragments de ces deux cures, j’ai essayé de traduire ce que traduisent les silences de nos patients, comme éléments disjoints de leur histoire, comme silence des pulsions, comme ce qui se révèle de l’inconscient. J’ai aussi essayé de mettre en lumière la fonction du silence comme écoute, qui ouvre à la parole. Cette fonction, elle est opérante avec les moments de l’interprétation et ses effets sur le sujet, elle est opérante prise dans le transfert et dans la temporalité d’une cure.
Alors, sortis du dispositif particulier qu’est une cure, ce lien social qui ne fait pas groupe, comment les silences, l’écoute, habitent-ils l’espace institutionnel pour lui donner corps ? En continuant à prendre appui sur la référence de Lacan « il n’est pas de parole sans réponse, même si elle ne rencontre que le silence, pourvu qu’elle ait un auditeur[3] », comment les silences, l’écoute et l’auditeur, se nouent et se dénouent dans une institution, afin qu’elle continue à fonctionner?
II. L’institution
J’ai choisi d’interroger cette partie à travers un autre type de silence. Le silence qui ferme la parole. Le silence qui produit silence.
Tout d’abord, pour penser les enjeux institutionnels, mon expérience me montre qu’il est nécessaire de prendre en compte le signifiant maître autour duquel l’institution se réunit pour travailler. Dans le Centre Primo Levi, nos signifiants maîtres, définis par notre mandat, sont « la torture et la violence politique » et c’est ce réel qui découle de la violence politique, que nous sommes censés traiter. La façon dont l’institution se définit par son mandat est significative. Ce point me semble crucial.
Je ne voudrais pas focaliser sur l’idée à laquelle nous avons souvent recours, que les effets du réel de la clinique soient pris dans les enjeux et les difficultés institutionnels. Qu’ils peuvent produire des effets au sein de l’équipe. Je crois que c’est un fait. Selon cette idée, par exemple, la violence vécue des patients peut produire des effets de violence, ou de pétrification, de silence, au sein de l’équipe. L’équipe à son tour peut les reproduire, alors qu’elle est censée les traiter.
L’idée qui m’intéresse est toute autre. Car, nous ne sommes pas sans ignorer que les enjeux et les difficultés institutionnels n’émanent pas impérativement des effets de sa clinique, ou pas totalement. Et pourtant. Même quand ils n’émanent pas d’elle, très souvent, ils ont une incidence sur la clinique. Et ils ont une incidence sur la façon dont les professionnels travaillent[4] .
Toutes les institutions ont à résoudre ces problèmes. Et les voies par lesquelles elles tentent de répondre à leurs tensions, et aux émergences du réel, ne suffisent jamais pour s’en protéger totalement. Les effets sont éphémères. La clinique et l’institution continuent à produire des effets ; c’est pourquoi la réflexion institutionnelle est à réactualiser au fur et à mesure. Aucune institution n’est à l’abri des frictions et des turbulences institutionnelles.
Il me semble qu’une institution, en s’appuyant sur le discours qui la soutient, peut jouer un rôle de protection, face aux effractions qui viennent secouer la vie institutionnelle. Elle peut absorber et temporiser les tensions, en ne les laissant pas toutes passer. Ou en les laissant passer avec une moindre intensité.
Une institution qui fonctionne comme pare-choc arrive à mieux canaliser, civiliser les pulsions, les excès, les effets violents, en réglant les relations entre les professionnels par la voie du symbolique et du langage, en maintenant ouvert le circuit de la parole et de l’écoute.
Alors, quand une institution n’arrive-t-elle plus à maintenir le canal de la parole ouvert et tombe-t-elle dans le silence ? Quand silence et écoute ne font plus partie du même tempo et se disjoignent sans trouver l’intersection ? Toutes les institutions sont traversées par des tensions. Il me semble que chaque institution porte sa trame singulière, qui la rattrape et revient. Mais ces tensions ne sont pas seulement retour du même. Si on souhaite les traverser, il est nécessaire de les interroger en rapport avec le contexte dans lequel elles se produisent, de repérer d’où elles partent et ce qu’elles visent.
Deux questions s’imposent à ce niveau.
Qu’est-ce que c’est le silence de l’institution ? (Qu’est-ce que ça peut traduire dans l’institution le silence ?) Et qu’est-ce que ça occasionne pour ceux qui sont en face ?
L’auditeur a le pouvoir de donner, ou pas, une réponse à celui qui s’adresse à lui. Je le rappelle. Il a le pouvoir de constituer, ou pas, comme message, la parole adressée. Mais un message ne peut pas être validé en tant que tel s’il ne rencontre en permanence que le silence de l’auditeur. Si la parole adressée ne cesse pas de rencontrer le silence, le circuit de la parole s’interrompt. L’espace des échanges et du dialogue au sein de l’équipe également. La parole reste lettre morte, sans avis de réception.
Dans ce cas, l’auditeur ayant le pouvoir de la réponse, en choisissant de garder le silence, ne choisirait-il pas ainsi, de garder le pouvoir ?
Quels effets en découlent ?
Ce silence, qui ferme la parole au lieu de l’ouvrir, finit par produire du silence dans l’institution. Le silence reproduit du silence ; une symétrie, nocive, mortifère, peut ainsi s’installer, sur un axe imaginaire.
Comment maintenir ouverte l’offre de la parole avec les patients quand la parole est interrompue au sein de l’institution qui les accueille ?
Ce silence, qui génère du silence, finit par produire comme effet le silence de la pensée.
Alors comment continuer à penser sa pratique et l’institution ? Pourtant, c’est ce qui permet de prendre la distance nécessaire avec le réel reçu des patients, et c’est ce qui permet de préserver une fonction d’écoute et de parole, indispensables au maintien de notre travail.
Comment introduire de la diachronie dans l’institution, afin de se décoller de cette synchronie qu’est la glue du silence ? Comment maintenir ouvert le circuit de la parole, afin que l’expression circule librement, fluidement, dans les espaces institutionnels divers, pour créer du lien, notamment avec une clinique de déliaison, ouvrir les horizons de la pensée, transmettre, créer du nouveau dans ce qui est à penser dans le collectif, pour l’institution ?
Enfin, comment sortir de ces moments de silences institutionnels, afin de les traverser, sans s’y installer dans la durée, afin que l’institution poursuive ? Afin qu’on puisse continuer, individuellement et collectivement, à nous poser la bienheureuse question de J. Lacan : « quelle joie trouvons-nous dans ce qui fait notre travail[5] »?
[1] J. Lacan, « Fonction et champ de la parole et du langage », Ecrits, p. 247, Seuil.
[2] J. Lacan, Le Séminaire livre I, Les écrits techniques de Freud, Seuil, p. 31
[3] J. Lacan, « Fonction et champ de la parole et du langage », Ecrits, p. 247, Seuil.
[4] Par exemple, quand ces enjeux portent sur un mode de fonctionnement, d’organisation, qui met en question les principes que l’institution est supposée servir. J’entends par « principes » les choix que fait une institution pour définir sa cause.
[5] J. Lacan, Allocution sur les psychoses de l’enfant, Autres Ecrits.