Depuis une dizaine d’années, la France et l’Union européenne ont fait le choix d’une politique répressive envers les personnes exilées, que ce soit au niveau législatif ou policier.
À chaque pays européen son mur, ses fils barbelés, son arsenal de drones, ses canons sonores ou ses caméras thermiques. En 2022, l’Union européenne (UE) comptait plus de 2 000 kilomètres de barrières et murs frontaliers, contre à peine plus de 300 kilomètres en 2014. Le coût de ces constructions est faramineux. En France aussi, la politique répressive coûte cher : selon un rapport de l’Assemblée nationale en 2021, environ 160 millions d’euros par an sont dépensés pour dissuader la présence des personnes migrantes et évacuer les camps à Calais et sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord.
Au sein du Parlement, les discussions autour du projet de loi « Asile et Immigration » ont fait apparaitre un esprit de rejet qui s’ancre dans trois tendances : durcissement de l’accès au droit d’asile, restriction du droit à la santé et limitation des conditions d’accueil des personnes exilées.
La question de la santé mentale des exilées est quant à elle restée totalement absente du débat. Or, les cliniciennes et cliniciens de notre équipe constatent depuis une quinzaine d’années une aggravation de l’état de santé psychologique tout autant que général de nos patientes et patients, en lien avec la violence subie sur le chemin de l’exil et une précarité grandissante.
Cette politique répressive aux multiples facettes a un coût social et psychologique immense. L’ensemble des structures engagées auprès des personnes exilées, adultes comme enfants, partage ce constat : la dégradation des conditions institutionnelles et matérielles d’accueil, censées offrir un repos, à défaut de fournir un répit, crée de nouvelles souffrances psychiques chez les personnes qui viennent trouver refuge en France.
Les associations qui travaillent au quotidien avec les personnes exilées le disent depuis très longtemps : une logique répressive ne peut que nourrir la violence et l’illégalité qu’elle prétend combattre, seul un accueil digne, humain et adapté créera les conditions d’une véritable intégration.
A la formule « maîtriser, contrôler, exclure », nous préférons « accueillir, protéger et soigner ».
A l’occasion de la Journée internationale des migrants, nous lançons un appel à votre générosité. Si vous pensez que le combat du Centre Primo Levi est essentiel, votre soutien l’est tout autant !
Un grand merci par avance pour votre générosité et votre solidarité.