A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le gouvernement a annoncé un plan renforcé pour venir en aide aux victimes et accroître les moyens mis en œuvre, notamment en matière d’hébergement d’urgence.
Centre de soins pour les personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France, le Centre Primo Levi rappelle à cette occasion qu’un nombre croissant de femmes victimes de viols, de sévices, de menaces graves sur leur vie et celle de leurs proches arrivent en France en très grande souffrance physique et psychique. Particulièrement vulnérables, parfois enceintes, accompagnées de très jeunes enfants, ou ayant dû laisser derrière elles leurs enfants, elles connaissent à leur arrivée en France des conditions de vie extrêmement précaires. Ces femmes originaires de RDC, de Congo Brazzaville, d’Angola, de Tchétchénie … se retrouvent sans ressource, et sans aucune aide si ce n’est celle de quelques centres ou consultations spécialisées ultra saturés. La procédure d’asile particulièrement éprouvante pour l’ensemble des demandeurs s’avère pour elles cauchemardesque. « Alors qu’il y a quelques années, le Centre Primo Levi accueillait majoritairement des hommes, nous accueillons désormais davantage de femmes, pour la plupart d’entre elles victimes de viols » déclare Eléonore Morel, directrice du Centre Primo Levi. « Désespérées, parfois à la rue, nous constatons cependant qu’avec un accueil adapté, des consultations avec des psychologues formés et la présence d’un interprète, ces femmes, malgré l’horreur qu’elles ont vécue et la blessure de l’exil, peuvent se reconstruire et envisager un avenir ». Poursuit-elle.
On estime aujourd’hui à 125 000 le nombre de victimes de la torture ou de la violence politique réfugiées en France[i]. Face à cet enjeu éthique et politique de santé publique, le Centre Primo Levi appelle à une mobilisation[ii] pour que les pouvoirs publics déploient les moyens nécessaires, et que dans les nouvelles mesures pour faire face au fléau de la violence faite aux femmes, la problématique des femmes exilées soient prises en compte[iii].
Demande d’interview ou reportage // contact-presse : Nathalie Perramon-Fournial. nperramonfournial@primolevi.org