Juin 2018
Nous voyons arriver sur le sol français des personnes brisées. Par les violences qu’elles ont vécues dans leur pays d’origine, mais aussi sur leur parcours d’exil, et pour beaucoup d’entre elles encore sur le sol européen.
La souffrance psychique constitue un très lourd fardeau, qui empêche bien souvent les exilés d’avancer. Pourtant, à leur arrivée, ce ne sont pas un accueil et des soins qui leur sont proposés, mais un tunnel rempli d’obstacles de toutes sortes. Lorsque la précarité et l’hostilité redoublent les effets des traumatismes, voire en créent de nouveaux, ces personnes entrent dans un cercle vicieux dont il devient très compliqué de sortir. La souffrance psychique constitue un très lourd fardeau, qui empêche bien souvent les exilés d’avancer.
Pourtant, à leur arrivée, ce ne sont pas un accueil et des soins qui leur sont proposés, mais un tunnel rempli d’obstacles de toutes sortes. Lorsque la précarité et l’hostilité redoublent les effets des traumatismes, voire en créent de nouveaux, ces personnes entrent dans un cercle vicieux dont il devient très compliqué de sortir.
Par ailleurs, le projet de loi asile et immigration, de 2018 a durci considérablement l’accès au séjour et à l’asile, ainsi que les conditions d’accueil et d’expulsion des exilés en France, dont beaucoup sont durement éprouvés. Les effets induits de la procédure dite de Dublin sont venus aggraver la situation de ces personnes.
Les équipes professionnelles, salariées ou bénévoles qui tentent d’assurer au mieux leur accompagnement s’en alarment : l’offre de soins en santé mentale est très limitée voire inexistante selon les régions. Les équipes se retrouvent seules et impuissantes face à des troubles qui, sans prise en charge adaptée, ne peuvent que s’aggraver et même rejaillir sur elles.
Le Centre Primo Levi et Médecins du Monde, tous deux engagés dans l’accueil et le soin des personnes exilées, réunissent leurs constats dans le rapport La souffrance psychique des exilés – Une urgence de santé publique. Ils dressent un tableau sans concession de la situation et mettent en avant des propositions afin que soit enfin élaborée, au niveau national, une réponse de santé publique adaptée à l’enjeu majeur que représente la santé mentale de ces personnes.