V. ou une petite histoire du temps

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Quelque chose là s’est enfuie

Vous ignorez quoi

Vous ignorerez toujours 

C’est ainsi que la chose est belle

Incertaine et vivace

Cette incertitude crasse qui appelle

Cette crainte lancinante 

Qui serre vos viscères et se moque de vous

Les dents presque hagardes

Jaunes à force de vie

Asséchées et gâtées 

S’ils savaient 

S’ils savaient 

L’errance, les flottements

Les rêveries, la violence

Au noir des chemins détournés 

Inhospitaliers et dangereux 

Puis le sous-bois

Paisible bienheureux 

Un splendide mirage

D’être enfin deux

Mais si nous savions

Pourquoi l’histoire

Alors pourquoi

La terreur du temps présent 

L’écrasement de l’effacement 

Nous, le peuple

Au milieu de ce rien

Aux relents d’absurdie 

S’ils savaient

Et nous ne savons pas

Car l’homme qui rentre

A déjà oublié

L’homme s’efface

Pour mourir glorieusement 

Sur des montagnes de poussière 

Emprisonné par ses ordures

« Gloire à ».

Elise Plessis, assistante sociale