Créé aux lendemains du génocide rwandais, le Centre Primo Levi est aujourd’hui encore l’une des rares structures à offrir aux victimes de torture réfugiées en France des soins adaptés à leurs besoins. Médecins, psychologues, assistants sociaux et juristes accueillent leur parole, tentent de soulager leurs douleurs, de recréer un lien social que les tortionnaires ont voulu détruire et les aident à envisager un avenir dans notre pays.
Les victimes du génocide rwandais continuent à frapper à la porte du Centre Primo Levi. Ils portent les traces physiques des massacres et présentent tous les symptômes inhérents au psychotraumatisme : insomnie, reviviscence des scènes d’horreur, cauchemars, troubles de la mémoire, perte d’appétit… « L’une de leurs particularités, par rapport aux autres patients du centre de soins, est qu’ils ont souvent été persécutés par leurs propres voisins, leurs propres frères, ce qui a détruit en eux toute capacité de confiance et de sociabilité », explique Eric Sandlarz, psychologue au Centre. Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont subi des violences inouïes ont besoin d’une prise en charge spécifique.
On estime à plus de 125 000 le nombre de personnes victimes de violence et de torture politique réfugiées en France, toutes nationalités confondues. Il est essentiel, dans le cadre de l’asile et plus généralement des politiques de santé publique, de leur offrir des lieux de soins adaptés.