Chers amis,
Le 23 avril dernier, ce que nous craignions plus que tout est arrivé : avec plus de 21% des voix, le Front National a atteint le second tour des élections présidentielles.
En tant que tel, cet évènement est un choc, mais la faiblesse des réactions et l’ambiguïté de certains responsables politiques en est un encore plus grand. Alors que les 18% de suffrages rassemblés par le parti d’extrême-droite en 2002 avaient provoqué un raz-de-marée spontané, aucune mobilisation de grande ampleur n’a eu lieu cette fois-ci. Ce résultat était certes annoncé, mais faut-il pour autant l’accepter ?
Non, car le Front National met en péril ce que nous avons bâti de plus honorable, de plus efficace et de plus précieux : nos valeurs républicaines, enviées par plus d’un pays à travers le monde. Liberté, Égalité, Fraternité.
Si ces valeurs ont été inscrites dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et adoptées par les Nations Unies comme étant l’« idéal commun à atteindre par tous les peuples », c’est qu’elles s’appliquent à tous et pas seulement aux citoyens français ou à telle ou telle catégorie de personnes.
Voilà une belle et bonne raison d’être fiers du rayonnement de notre patrie !
La liberté de notre devise, c’est donc aussi celle des populations dont la vie est menacée par les conflits, les dictatures et les violences de toutes natures. Elles aussi ont le droit de vivre. Ça ne peut pas être une question de chiffres, et en aucun cas leur offrir ce droit ne représentera une menace pour notre propre liberté. Cette pensée-là est fondée sur la peur et la méconnaissance, alimentées précisément par les partis d’extrême-droite.
La peur est plus que jamais un poison.
Au-delà des valeurs, accueillir ces personnes est une chance pour notre continent en quête d’un second souffle, elles nous apportent leur richesse culturelle et représentent un réel atout économique et démographique.
En plus d’alimenter un climat de peur et de haine dans lequel personne ne souhaite vivre, les positions et les propositions brutales et extrémistes de Marine Le Pen s’opposent tout à la fois à nos valeurs, au droit, au bon sens, à l’intérêt général.
C’est pourquoi, au nom du Centre Primo Levi, pour toutes les personnes exilées que nous soignons et accompagnons depuis plus de vingt ans, pour notre pays, nous appelons les électeurs qui sont les gardiens de notre promesse républicaine à faire barrage coûte que coûte à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles.
Pour cela, il faut voter.
Pour nombre d’entre nous, Emmanuel Macron n’est pas un choix idéal. Voter pour lui représente un effort ou un renoncement pour certains. C’est pourtant le meilleur moyen, le seul, pour éviter cette dangereuse régression que représenterait l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en France.
Très amicalement,
Antoine Ricard
Président du Centre Primo Levi