Système d’asile européen : en finir avec le règlement Dublin

Basé sur le principe qu’une demande d’asile doit être examinée dans le premier pays européen dans laquelle la personne est arrivée, le mécanisme de Dublin concentre inévitablement les demandeurs dans les États

Il est donc inéquitable pour ces pays (comme le montre la situation actuelle) mais aussi pour les demandeurs d’asile. En effet, les conditions d’accueil ainsi que les taux de reconnaissance de protection diffèrent énormément suivant l’État dans lequel est déposée la demande d’asile.

Dans son rapport sur la gestion des frontières extérieures de l’UE et ses incidences sur les droits de l’homme des migrants, le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants constate d’ailleurs “l’échec systémique du mécanisme de Dublin” et préconise d’“inverser la logique actuelle en permettant aux demandeurs d’asile de déposer leur demande dans le pays de leur choix à l’intérieur de l’Union européenne”.

Pourtant, la Commission Européenne, dans un communiqué du 27 mai 2015, et le ministre de l’Intérieur français, dans un communiqué du 1er juin 2015, indiquent que le règlement Dublin III doit continuer à être appliqué.

L’Europe s’apprête donc à pérenniser un mécanisme injuste et défaillant, dont, au demeurant, l’échec est patent. A titre d’exemple, en France, en 2012, seulement 17% des personnes pour lesquelles l’application du règlement a été demandée ont été finalement transférées dans le pays désigné comme “responsable” de leur demande d’asile.

A supposer que les États membres acceptent de se prêter au jeu de la relocalisation, les maigres tentatives de la Commission européenne pour corriger à la marge les conséquences du règlement Dublin n’empêcheront pas que persiste le problème qu’elle prétend résoudre.

La Coordination française pour le droit d’asile recommande depuis longtemps l’abandon du mécanisme de Dublin. A la veille du Conseil européen des 25 et 26 juin au cours duquel des décisions doivent être prises pour faire face à la situation migratoire en Méditerranée, nos associations insistent : le système de responsabilité d’un État membre de l’UE pour l’examen d’une demande d’asile doit être revu en profondeur : le principe doit être que la demande est examinée dans le pays du choix du demandeur.

De plus, un véritable mécanisme de solidarité doit être mis en place pour soutenir les États membres en fonction du nombre de demandeurs d’asile qu’ils accueillent.

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Sont signataires les associations suivantes, membres de la CFDA (Coordination française pour le droit d’asile) :

ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)

APSR (Association d’accueil aux Médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France)

ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour)

Centre Primo Levi (soins et soutien aux victimes de la torture et des violences politiques)

Comede (Comité médical pour les exilés)

Dom’Asile

ELENA France (Association d’avocats liés au Conseil Européen pour les Réfugiés et Exilés)

FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s)

GAS (Groupe accueil solidarité)

GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)

JRS-France (Jesuite Refugee Service)

La Cimade (Service oecuménique d’entraide)

LDH (Ligue des droits de l’Homme)

MDM (Médecins du Monde)

MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)

Secours Catholique (Caritas France)

S’associent à cet appel les organisations suivantes :

Action Tunisienne

ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers)

AmiS (Aide Migrants Solidarité Téteghem)

AMAR (Association Montalbanaise d’Aide Aux Réfugiés)

ARCAL-bn (Association des réfugiés du Calvados)

ATMF (Association Travailleurs Maghrébins de France)

CASAM (Collectif d’accueil des solliciteurs d’asile en Moselle)

Cedetim (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale)

CFDA 44 (Coordination pour les demandeurs d’asile en Loire-Atlantique)

CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement )

CSP 75 (Coordination 75 des sans papiers)

Diel

Emmaüs Dunkerque

Emmaüs Europe

Emmaüs France

Emmaüs International

Fédération de l’Entraide Protestante

FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale)

FORIM Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations

Français langue d’accueil

France Amérique Latine

IPAM (Initiatives pour un autre monde)

L’Auberge des Migrants (Calais)

Le Réveil Voyageur (Calais)

Mddm

Mouvement de la Paix

Organisation pour une Citoyenneté Universelle

R.C. I. (Réseau chrétien Immigrés)

Réseau Foi & Justice Afrique Europe

Salam Nord/Pas-de-Calais

Syndicat de la magistrature